Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/144

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ce jeune homme avoit été élevé avec soin. Il lui demanda comment il avoit apris la déclamation. — « J’ai toujours eu inclination de paroître en public, lui dit-il, les Régens sous qui j’ai étudié ont cultivé les dispositions que j’ai aportées en naissant ; j’ai tâché d’apliquer les règles à l’exécution ; et je me suis fortifié en allant souvent à la Comédie. — Et avez-vous du bien ? lui dit Molière. — Mon père est un Avocat assez à son aise, lui répondit le jeune homme. — Eh bien, lui répliqua Molière, je vous conseille de prendre sa profession ; la nôtre ne vous convient point ; c’est la dernière ressource de ceux qui ne sauroient mieux faire, ou des Libertins, qui veulent se soustraire au travail. D’ailleurs, c’est enfoncer le poignard dans le cœur de vos parens, que de monter sur le Théâtre ; vous en savez les raisons, je me suis toujours reproché d’avoir donné ce déplaisir à ma famille. Et je vous avoue que si c’étoit à recommencer, je ne choisirois