Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/168

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détails, pour en faire voir la cause. Mais je prens ici ocasion de dire que l’on a débité, et que l’on donne encore aujourd’hui dans le public plusieurs mauvais mémoires remplis de faussetez à l’égard de Molière et de sa femme. Il n’est pas jusqu’à Mr Baile, qui dans son Dictionnaire Historique, et sur l’autorité d’un indigne et mauvais Roman ne fasse faire un personnage à Molière, et à sa femme, fort au dessous de leurs sentimens, et éloigné de la vérité sur cet article-là. Il vivoit en vrai Philosophe ; et toujours ocupé de plaire à son Prince par ses ouvrages et de s’assurer une réputation d’honnête homme, il se mettoit peu en peine des humeurs de sa femme ; qu’il laissoit vivre à sa phantaisie ; quoiqu’il conservât toujours pour elle une véritable tendresse. Cependant ses amis essayèrent de les racommoder ou, pour mieux dire, de les faire vivre avec plus de concert. Ils y réussirent; et Molière pour rendre leur union plus parfaite quitta l’usage du lait, qu’il n’avoit point