Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/173

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ses ouvrages avoient toujours une heureuse réussite à les examiner de près, et que plus on les représentoit, plus on les goûtoit. « Mais, a ajouta-t-il, vous me paroissez plus mal que tantôt. — Cela est vrai, lui répondit Molière, j’ai un froid qui me tue. » Baron après lui avoir touché les mains, qu’il trouva glacées, les lui mit dans son manchon, pour les réchauffer ; il envoya chercher ses Porteurs pour le porter promtement chez lui ; et il ne quita point sa chaise, de peur qu’il ne lui arrivät quelque accident du Palais Royal dans la rue de Richelieu, où il Iogeoit. Quand il fut dans sa chambre, Baron voulut lui faire prendre du bouillon, dont la Molière avoit toujours provision pour elle ; car on ne pouvoit avoir plus de soin de sa personne qu’elle en avoit. « Eh! non, dit-il, les bouillons de ma femme sont de vraie eau forte pour moi ; vous savez tous les ingrédiens qu’elle y fait mettre : donnez-moi plutôt un petit morceau de fromage de Parmesan. »