Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/25

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une mémoire fort heureuse, il profitoit de tout ; et il se fit un fond de bonnes choses, dont il tira avantage dans la suite. Molière aussi ne s’est-il pas fait un scrupule de placer dans ses Ouvrages plusieurs pensées, que Cyrano avoit employées auparavant dans les siens ? Il m’est permis, disoit Molière, de reprendre mon bien où je le trouve.

Quand Molière eut achevé ses études, il fut obligé, à cause du grand âge de son père, d’exercer sa Charge pendant quelque tems ; et même il fit le voyage de Narbonne à la suite de Louis XIII. La Cour ne lui fit pas perdre 1e goût qu’il avoit pris dès sa jeunesse pour la Comédie : ses études n’avoient même servi qu’à l’y entretenir. C’étoit assez la coutume dans ce tems-là de représenter des pièces entre amis ; quelques Bourgeois de Paris formèrent une troupe, dont Molière étoit ; ils jouèrent plusieurs fois pour se divertir. Mais ces Bourgeois aïant suffisamment rempli