Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/253

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« Puisque celui-ci, dit-il, convenoit si peu à l‘autre, pourquoi ne se séparoient—ils pas? Peut-on conserver une amitié si discordante? » Mais mon Censeur examine peu ; je suis toujours obligé de le dire. Il confond le bon cœur avec les manières. Celles de Chapelle et de Molière ne s’acordoient pas à la verité ; mais ils se connoissoient intérieurement pour des personnes essencielles et ils essayoient à tous momens de se convertir l’un pour l’autre. Combien voyons nous de gens qui s’aiment, et qui se grondent continuellement! Il n’y a donc point là de quoi s’étonner, pour peu que l’on connoisse le monde. C’est même l’amitié bien souvent qui cause ces petites altercations familières, qui ne font que la réveiller. Je puis à mon tour reprocher à mon Critique que Baron lui tient trop au cœur. Comment! il en parle plus souvent en mal, que je n’en ai parlé en bien! Quelle mauvaise plaisanterie il en fait à l’ocasion de Chapelle! Je trouve mon Censeur si petit en cet endroit que je l’abandonne au mépris du Public, sur cet article.

Il est fort éveillé sur tout ce qui peut abaisser mon Ouvrage ; car il ne raconte l’avanture de la Personne qui fut demander