Page:Grimm - Contes choisis de la famille.djvu/35

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devinrent si difficiles, qu’il ne put plus trouver d’ouvrage, et qu’il tomba dans une misère profonde. Dans cette extrémité, il rencontra un juif au milieu d’un bois touffu ; et chassant de son cœur la pensée de Dieu, il le saisit au collet et lui dit :

— La bourse, ou la vie !

Le juif répondit :

— De grâce, laissez-moi la vie ; je ne suis d’ailleurs qu’un pauvre juif, et je n’ai que deux sous pour toute fortune.

Le tailleur crut que le juif lui en imposait ; et il reprit :

— Tu ments ; je suis sûr que ta bourse est bien garnie.

En achevant ces mots, il fondit sur le pauvre juif et lui asséna