Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/66

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1857, au sein de l’Académie de médecine, par M. Jules Guérin, qui expliquait ainsi la cicatrisation plus prompte des plaies sous-cutanées. Il n’y a évidemment dans cette manière de voir qu’une apparence de raison. Par le fait même du contact de l’air avec la plaie, la surface de celle-ci devient libre. Or, toute surface traumatique libre tend à suppurer, ce qui résulte du mécanisme même du travail néoplasique : la néoplasme cellulaire qui s’effectue sur ce côté ne peut fusionner avec celle du côté opposé, d’où la suppuration. En un mot, la formation du pus n’est pas le résultat d’une action particulière de l’air ; elle est tout simplement la conséquence de la mise à nu de la surface de la plaie. Cela est incontestablement démontré par une observation de Hunter, de laquelle il résulte que la suppuration s’est établie dans le vide et sur des plaies submergées.

Dans les plaies sous-cutanées, le contact de l’air peut avoir une action directe, non pas sur leur surface traumatique, mais sur le caillot sanguin qu’elles renferment ; il déterminera la décomposition de celui-ci et provoquera indirectement une suppuration éliminatrice. Le même phénomène peut se constater dans les plaies extérieures qu’on veut réunir par première intention, et dont les lèvres sont séparées par un caillot sanguin trop épais.

Mais si l’air n’a aucune influence par lui-même sur le travail réparateur des plaies, pourquoi ce principe chirurgical, en quelque sorte classique, qui veut qu’on recouvre les plaies bourgeonnantes pour les préserver de son action ? C’est qu’avec l’air agit la température extérieure qui a une influence certaine sur la marche des plaies. L’action a strict ive du froid sur un tissu ordinaire est incontestable. Elle sera bien plus intense, si elle s’exerce sur un tissu déli-