Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/67

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cat, très vascularisé, comme le tissu bourgeonnant. Elle détermine un resserrement des vaisseaux, et, par suite, un arrêt de nutrition dans les parties superficielles qui se mortifieront. Ce résultat est obtenu en appliquant sur la plaie une vessie de glace ; tandis qu’au moyen d’un cataplasme on obtient un effet opposé ; si bien que, par l’emploi de ce topique sur une plaie de mauvais aspect, ulcéreuse, on la ramène à un état régulier et on rétablit le travail cicatriciel auparavant suspendu par une température trop basse.

Il faut donc maintenir sur les plaies une température convenable, celle du corps, afin de favoriser le travail de production dont elles sont le siège. C’est dans ce sens d’ailleurs qu’agissent les topiques, les pansements, etc. C’est, du reste, à ce que cette condition se trouve le plus convenablement remplie dans les plaies sous-cutanées que ces lésions doivent, en partie, de guérir avec tant de rapidité. Puisqu’une basse température retarde le bourgeonnement des plaies, elle sera pour ainsi dire indiquée, dans une certaine mesure, lorsque celles-ci seront comblées et que devra s’opérer la cicatrisation. C’est ce qui est d’ailleurs mis en pratique par les chirurgiens, qui, alors, les découvrent et les laissent à l’air libre. Cependant, sous l’influence d’une température élevée coïncidant avec une grande humidité atmosphérique, comme cela s’observe avec un temps orageux, on voit fréquemment les plaies suppurantes se terminer par gangrène ; mais cet accident est dû alors à une décomposition putride du pus en contact avec la plaie, sur laquelle il est retenu par le pansement.

Si l’air pur n’a aucune fâcheuse influence par lui-même, on ne peut en dire autant de l’air altéré dans sa composi-