Page:Groulx - Chez nos ancêtres, 1920.djvu/9

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INTRODUCTION


Ces pages sur nos ancêtres sont le texte à peine remanié d’une conférence donnée à Montréal, lors d’une soirée de l’ACTION FRANÇAISE. On ne sera donc pas étonné de leur trouver une forme oratoire.

Le projet de cette petite étude nous est venu lors d’un voyage à Boston. Nous avions posé cette question à quelques-uns de nos frères de là-bas : « Où, Franco-Américains, prenez-vous les attaches de vos sentiments français ? En France d’abord ou au Canada ? » Les réponses furent diverses ; mais quelques-uns nous répondirent : En France d’abord. — Ils voulurent même ajouter : « Nous considérons le passage de nos pères au Canada, comme un temps d’épreuves, où, loin de s’enrichir, le type français s’est appauvri ». Là-dessus nous discutâmes très aimablement. Et je terminai en faisant observer à nos amis qu’au moins ce trait de famille nous restait commun, que les uns et les autres nous ignorions profondément notre passé.

Ce petit débat me parut toutefois d’une importance qui méritait nos réflexions.