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PASSAGE DE L’HOMME

ger, et pas trop mal : c’étaient les vieux qui mariaient les jeunes. Il ne semblait pas que les mauvais ménages fussent plus nombreux. Enfin, tout ça était provisoire. On attendait. L’Homme reviendrait des Iles. Il avait donné de ses nouvelles. Avec lui, on saurait au juste ce qui convenait. Peut-être même ne resterait-on pas là. Il était possible qu’on s’en allât aux Iles, tous ensemble. Elle-même y songeait, et elle n’était pas la seule à préparer des vêtements et des provisions pour le voyage. Voilà ! ils étaient tous comme sur le départ. Monsieur le Curé était bien aimable, mais c’était un tout petit peu trop tard.

Monsieur le Curé des Collines ne se fâcha point : il était trop habile pour cela. Il n’était venu ici que sur les ordres de Monseigneur, il rendrait compte à Monseigneur. Il demandait qu’on ne lui en voulût point d’avoir pris peur au temps de la Maladie ; bien que pasteur, il n’était qu’un pauvre homme comme les autres, et puis, là-haut, il avait charge d’âmes : il faut que le Berger pense d’abord à ses brebis. En tous cas, et jusqu’à ce que Monseigneur ait pris la décision, il était disposé à faire, pour nous, tout ce qui était en son pouvoir. Si on le souhaitait, même, il viendrait ici deux fois par mois, après les vêpres des Collines.