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MARIE-DIDACE

lonne. Pendant ce temps-là, vous préparez une galette… »

— Les Beauchemin, comme de raison, dit, la bouche amère, une veuve du Pot-au-Beurre, qui eût volontiers épousé le père Didace, il faut toujours qu’ils aient de quoi de mieux que les autres. L’année passée, c’était leur Survenant qui leur faisait honneur. C’t’année, c’est une survenante…

— Allez jamais l’appeler de même ! l’avertit David Desmarais. C’est la femme au père Didace.

— Je le sais, je le sais comme vous. Est-ti bonne femme au moins ?

— Ah ! personne a rien à dire de contre.

À la veillée, les chansons à répondre alternèrent avec la danse agrémentée de cabrioles, de virevoltes, de claquements de talon, au son de la musique que deux violoneux entretenaient à la relève.

Au début de la noce, il n’y avait eu que révérences, compliments et embrassades. Mais au milieu de la deuxième journée, les liens d’amitié se relâchèrent. Des jeunes gens surnommés les Barbottes de l’Île Saint-Ignace, en manche de chemise, s’amusaient à tirer au poignet. À propos de rien, Joinville, passablement gris, donna une jambette au marié qui trébucha sur le coin du poêle et se fit une bosse au front. La parenté de celui-ci s’en trouva mortifiée et