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De bonne heure, le lendemain matin, Didace et Phonsine partirent pour Sorel. La jeune femme suggéra de prendre un raccourci sur la glace, pour arriver plus tôt. Mais Didace refusa :

— Les bonnes routes allongent jamais, ma fille. Tu sauras ça.

Sorel. Sanglée d’un pont de glace, la ville, somnolente sous ses voiles de brouillard, ne semblait pas bouger.

Après « L’Ami du Navigateur », ils visitèrent les grands quais, les caves du marché, les chantiers, s’encourageant l’un l’autre, à mesure que le temps passait, avec l’espoir d’apprendre au prochain endroit quelque chose d’Amable. Mais personne ne pouvait rien dire de lui.

Dans les rues passantes, les ornières étaient à la terre. Le cheval y avançait péniblement. Plutôt que de prendre les chemins cahoteux des petites rues, Didace laissa les patins du traîneau racler la chaussée, afin d’épargner des secousses à Phonsine.

Peu à peu, la ville s’éveilla. Dans le port le radoub des bateaux commençait. Parfois d’un hublot