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MARIE-DIDACE

reine et maîtresse. Là était le salut, la sécurité pour toujours !

Phonsine porta la main à son front.

— As-tu mal à la tête ? lui demanda Marie-Amanda.

— On dirait que la tête me touche toujours au plafond.

Toute à son idée, elle reprit :

— Quand on pense que ton père lui a assuré sa vie sur la terre, tant qu’elle portera le nom des Beauchemin.

— T’es toute seule avec Amable à trouver à redire là-dessus.

Phonsine se renfrogna :

— J’aime encore mieux avoir raison toute seule que d’être dans le tort avec tout le monde.

Marie-Amanda ne pouvait pas comprendre. Elle n’avait jamais tremblé pour son pain, jamais tremblé pour son gîte avec, pour tout partage, la rue. Pas même la route. La route !

— Demande-moi ce que le beau Survenant avait besoin de s’arrêter icitte, il y a un an, presquement jour pour jour. On était si ben entre Beauchemin, à la tranquillité, nous trois : ton père, Amable, puis moi.

— Ah ! Phonsine, s’il fallait commencer à chercher la raison de chaque chose, on finirait jamais.