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rosa mystica

glorieusement idéalisés, en une guirlande de verdure fleurie. — Très sensible dans « Les Caresses », un récent souci d'élégance et de délicatesse mièvre venait équilibrer fort heureusement la rudesse initiale de l'artiste : semblait-il pas que ce fût l'évolution progressive d'un esprit superbement doué, vers un généreux idéal ?

Il paraît, hélas ! que ces beaux livres n'étaient que de puérils essais, et qu'il faut voir dans « Les Blasphèmes » le tome premier de l'œuvre véritable du poëte. — Au risque de passer pour un de ces cerveaux étroits et mesquins, incapables de saisir une méthode et de suivre un raisonnement, (devant le blâme de qui M. Richepin croise à l'avance dédaigneusement ses bras), je pense que M. Richepin fait fausse route. Il messiérait de faire ici la critique du philosophe ; mais il sied au moins de noter que l’artiste est en déchéance passagère, sinon en positive décadence. Appliquer au développement des plus vides lieux communs les procédés d’amplification si chers au V. Hugo de l' « Ane » et de la « Pitié Suprême », — cela est vraiment médiocre pour un qui a écrit « La Chanson des Gueux ! » Mais ce qui est souverainement attristant, c'est de penser que nous n'avons dans les « Blasphèmes » que le premier