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préface

livre d'un cours complet de philosophie matérialiste en vers ; — et plus navrant encore de se dire : C'est là ce que le poëte regarde comme son œuvre essentiel et définitif !

Tandis que le talent de Richepin s'enlise dans la déclamation bruyante et la négation stérile, l'esprit de son ami d’enfance, M. Maurice Bouchor, se dépouillant peu à peu des entraves et de tout élément étranger, s’est épuré, élargi, mûri : L' « Aurore », son dernier ouvrage, nous fait voir le Poëte, après les affres et les cauchemars de la nuit, debout, le visage empourpré des rayons du soleil levant. Quel beau titre et quel beau livre ! Il monte au ciel, l’astre de toute Intelligence et de toute Splendeur, l'Idéal — menteur ou non ! Et toute la création s’illumine ; cependant que ceux-là se crèvent les yeux pour ne pas voir, qui professent, comme le poëte des « Blasphèmes »,

L’horreur de l’Idéal et l’amour du Néant.

Notons que Richepin, malgré son immense talent,