Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/122

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LES JEUNES HOMMES.

Jeune homme ; la Sagesse idéale et féconde
Comme un faisceau de myrrhe embaume tes discours.
Ta pensée est pareille à la source profonde
D’où s’échappe en chantant un fleuve au large cours.
Peut-être tu dis vrai ; mais pour toi qu’a vu naître
Jérusalem où gît, avec son Dieu jaloux,
Le cœur pétrifié d’Israël, quel vieux Maître
À ton âme docile ouvrit un ciel plus doux ?

Ta parole est fleurie, et certes
Au bord de tes lèvres disertes
Une abeille s’attarderait.
Toi qu’Hellas enchante et convie,
De sa beauté calme et ravie
Respire le parfum discret.


DOROTHÉOS.

Naguère il enivra ma jeunesse attentive,
Amis, lorsque, lassé de l’austérité juive,
Je tournai vers l’Egypte un cœur inassouvi ;
Lorsque, nouveau convive accueilli dans les fêtes,
Je vis étinceler les tables toujours prêtes
Du festin magnifique au monde entier servi.