Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/19

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Muses, pleurez ! La nuit couvre la terre antique
L’ombre voile à jamais l’azur de votre ciel.
Muses de la Patrie, à la voix prophétique,
Endormez Philémon dans un rêve éternel !

La maison du Poète est modeste et sacrée ;
Loin du bruit, des combats, de la foule et des cris,
Elle mire en tremblant dans les eaux du Pirée
Son portique de marbre et ses jardins fleuris.

Là, pendant tout un siècle, honorés et fidèles,
Dans la chère demeure ont habité les Dieux,
Tandis que le vieillard, ceint de roses nouvelles,
Chantait Eros vainqueur ou la mort des Aïeux.