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sur un disque compact Gyros modifié [] ; cependant, seule la préparation d’échantillon est réellement effectuée sur le CD ; celui-ci est ensuite découpé pour être introduit dans un spectromètre de masse classique. Luque-Garcia et al. identifient trois étapes principales dans la préparation d’échantillons pour l’identification, par spectrométrie de masse, de marqueurs biologiques[note 1] provenant de sérum ou de plasma []. La première étape rassemble la collecte de l’échantillon, sa manipulation et sa conservation. La seconde étape est la réduction de la concentration des protéines les plus abondantes, dont les dix premières constituent près de \

Extraction en phase solide. La préparation d’échantillon requiert généralement la rétention des objets biologiques d’intérêt sur une phase solide permettant leur extraction. Des protéines peuvent ainsi être adsorbées sur une phase solide hydrophobe (matériau poreux, microbilles tassées). Une fois les molécules extraites, il est nécessaire de les décrocher ; cette étape est par exemple réalisée par des injections de solvant comme l’acétonitrile. Ces solvants sont cependant susceptibles de dénaturer les objets biologiques ; des méthodes de décrochage doux sont préférables.

Conclusions

Enjeux. L’avènement de l’« ère post-génomique » a provoqué la réorientation de tout un domaine de recherche vers des systèmes plus complexes en biologie moléculaire ; protéomique, cellomique et biologie systémique sont les enjeux actuels du vivant ; les principales applications concernent le diagnostic et la recherche pharmaceutique. Tous ces domaines sont demandeurs de technologies nouvelles permettant d’obtenir plus de résultats, plus fiables, plus facilement, plus vite et moins cher. Cette demande a entraîné le développement de systèmes (notamment d’analyse) miniaturisés, intégrés, portables et bas-coût.

Microfluidique. La réduction des dimensions des systèmes d’analyse promet des économies de réactifs, d’échantillons et de temps ; la théorie prédit des systèmes plus performants, dont la fabrication à grande échelle réduit les coûts. La microfluidique a principalement émergé des besoins grandissants en systèmes miniaturisés pour le vivant. La réduction d’échelle entraîne cependant de nouvelles prédominances d’effets physiques comme la capillarité, dues notamment à la prépondérance des surfaces et l’augmentation du rapport surface sur volume. La microfluidique est un domaine de recherche particulièrement dynamique ; les développements technologiques concernent aussi bien les fonctions fluidiques de base, comme le mélange, que des fonctions plus spécialisées.

Laboratoires sur puce. De la réduction des systèmes d’analyse a émergé l’idée d’intégrer sur un dispositif miniaturisé « microtas » l’ensemble de la chaîne d’analyse, de l’échantillon brut au résultat. Le développement de ces laboratoires complets sur puce est un domaine très interdisciplinaire ; il fait intervenir la conception de briques technologiques individuelles, mais également leur intégration cohérente sur des substrats miniaturisés. L’une des étapes incontournables des microtas est la préparation des échantillons non idéaux, indispensable afin de les rendre prêts à être analysés. Le développement des briques technologiques passe notamment par l’étude de nouveaux principes actifs, compatibles avec une intégration facile dans les systèmes miniaturisés. C’est dans ce contexte que nous avons souhaité explorer les possibilités des polymères actifs, en particulier le pnipam, pour des applications en laboratoires sur puce.

  1. Les marqueurs biologiques, ou biomarqueurs, sont définis par Adkins et al. comme des « protéines qui subissent un changement de concentration ou d’état en fonction d’un processus biologique spécifique ou d’une maladie » [].