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— C’est un mauvais conseil qu’on t’a donné, dit-il, de te jeter à mes pieds ; car avant tout c’est mon devoir de te secourir.

Il appela ses chevaliers.

— Je vous demande un jugement. Parce qu’un homme porte la tonsure dans un couvent et passe sa vie à lire son psautier, cela lui donne-t-il le droit de commettre une trahison si son intérêt le lui commande ?

— Non monseigneur, répondent les chevaliers.

— Et s’il le fait, quel châtiment mérite-t-il ?

— Il doit être pendu, comme un voleur qui profane les sépultures.

— Vous m’avez donné un bon conseil, par saint Denis ! et je ne demande pas mieux que de le suivre, dit Guillaume. Et après avoir embrassé le prince, il s’élança vers le chœur, où s’étaient assemblés les évêques, les abbés, enfin tout le clergé qui avait pris part à la conspiration.

Le comte ne voulut pas qu’on employât les armes contre eux ; c’eût été péché. Mais par ses hommes il fait rompre l’assemblée ; ils les poussent, les traînent ; les chassent hors de l’église, et les envoient à tous les diables.

Ce fut la punition méritée de leur trahison.