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I.


La cour plénière.


On était en Mai, au temps où les bois renouvellent leur feuillage, les prés reverdissent et les oiseaux chantent leurs agréables et douces mélodies. Le comte Guillaume revenait de chasser dans une forêt où il avait passé plusieurs jours. Il avait tué deux jeunes cerfs et trois mulets d’Espagne étaient chargés de venaison de moindre dimension. Quatre flèches étaient passées à sa ceinture et il portait à la main son arc d’aubier. Il était accompagné de quarante gentilshommes, tous fils de comte ou de baron fieffé, qui depuis peu avaient reçu l’accolade. Ils tenaient des faucons sur le poing et faisaient mener leurs meutes avec eux.

Ils rentrèrent à Paris par le petit pont, et le comte Guillaume, qui était noble et bon, fit porter la venaison à l’hôte chez qui il était descendu.

Sur sa route il rencontra son neveu Bertrand, et lui demanda :

— Seigneur neveu, d’où venez-vous ?

— Je vous dirai tout, lui répondit Bertrand. Je sors