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I.


Le départ pour la Cour.




Seigneurs barons, si vous voulez entendre une chanson comme on n’en fit plus depuis la mort d’Alexandre-le-Grand, écoutez-moi. Un moine de Saint-Denis l’a mise par écrit. Il s’agit d’un des fils d’Aymeric de Narbonne, de Guillaume : et je vous raconterai comment il se rendit maître d’Orange et épousa dame Orable.

Beaucoup de jongleurs vous chantent l’histoire du valeureux, du sage et noble Guillaume au court nez, qui passa sa vie à combattre les ennemis de la foi et rendit de si grands services à la Chrétienté : jamais chevalier qui lui fût comparable, ne vit le jour. Cependant un noble moine ayant entendu ces récits, il lui sembla qu’ils n’étaient pas bien clairs ; c’est pour cela qu’il en a rajeuni le texte d’après un manuscrit qui avait bien cent ans. On lui a tant donné et promis qu’il a fini par nous céder son poëme. Que celui qui veut l’entendre, se tourne vers moi et m’écoute en silence.

Vous avez entendu parler des enfants d’Aymeric de Narbonne : ils s’appelaient Bernard, Guillaume, Garin, Ernaut, Buevon, Aymer et Guibert, tous jeunes et sans position.