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— Nous ne demandons pas mieux, firent-ils. Qu’il soit sénéchal de la cour et votre gonfalonier ; nous lui obéirons tous.

Et Guillaume les remercia cinq cents fois.




IX.


Les nouveaux chevaliers.


Tout le palais était en émoi. L’empereur au fier visage fit venir son premier maître-d’hôtel et lui dit :

— Ami, fais-moi apprêter mes armes ; je veux en armer chevalier ce brave. Si Dieu lui prête vie, je crois qu’il sera un preux.

Il fut fait selon ses ordres ; les armes furent apportées et posées devant lui sur le plancher.

Alors l’empereur s’asseyant commodément, fit avancer le fier et courageux Guillaume et lui dit :

— Ami, prenez nos armes : je vous les donne de bien bon cœur.

— Mille fois merci, répondit-il. Puis il ajouta :

— Mon empereur, entendez ce que je vais vous dire, et ne vous en courroucez pas. Voici Bernard, mon aîné : il est bon guerrier, je vous en suis garant ; donc il n’est que juste qu’il soit fait chevalier avant moi. Commencez donc par l’armer lui, si cela vous agrée ; et ensuite, noble roi, vous me donnerez armes et chevaux.

— Par mon chef ! volontiers, dit l’empereur.

Aussitôt on commença à armer Bernard. Il endossa un