seule que c’est un prince de l’Inde qui s’oublie ainsi pour sauver les hommes.
Pendant sa visite, Kiosaï tenait un éventail tout blanc. En causant, il tira un pinceau de sa ceinture, le mouilla et le promena rapidement sur son éventail.
Malgré les difficultés présentées par les plis accentués de l’objet qu’il peignait, en quelques touches il eut fini, et nous présenta son éventail en nous avertissant qu’il avait fait une peinture religieuse.
Je ne vis pas tout de suite en quoi la composition avait un caractère sacré.
Un poteau télégraphique d’un côté ; de l’autre, une grenouille verte traînant dans un djinrikicha une grenouille brune ornée d’un manche de parapluie ; je voyais plutôt là le résumé des inventions modernes au Japon.
Mais l’auteur me fit observer que le fil électrique était supporté par une tige de lotus, que la roue du djinrikicha était une feuille de la plante sacrée, et que, enfin, la grenouille, animal caractéristique des plantes d’eau, était là une sorte de déterminatif de l’idée.
Et voilà comme quoi, au Japon, les vieux dogmes sont transformés et remplacés par les idées nouvelles.