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en mocassins

tre les tribus algiques si nombreuses et de dialectes assez différents, la guerre est presque inconnue.

Plus sauvages que les Confédérés, ils sont moins barbares : aucune exigence diplomatique n’accentue leur cruauté plutôt coutumière et impulsive. Une bonne vengeance apaise leur colère et endort jusqu’à leur vigilance ; mais cette vengeance compte et se termine quelquefois par un festin d’anthropophagie.

S’il faut en croire de la Potherie, les Puans sont les sauvages les plus corrompus et les plus inhumains de l’Amérique Septentrionale. Ils se rendent tellement odieux par leur cruauté, qu’ils se font des ennemis de tous leurs voisins. Ceux-ci ligués contre eux, les ont déjà réduits à la plus extrême misère lorsque les Illinois, jugeant la leçon suffisante et touchés de compassion pour ces frères malheureux bien que coupables, envoient cinq cents hommes leur porter d’abondantes victuailles. Les Puans font mine de les bien recevoir : ils les fêtent, les font danser, leur inspirent de la confiance, et, perfidement, les massacrent à la faveur d’un cordial abandon. Enfin, ils les mangent dans le plus horrible des festins.

Ce nouvel acte d’indicible barbarie provoque leur sentence d’extermination : les Illinois et les autres tribus, coalisés, les détruisent presque entièrement. Cette tribu dégradée faisait donc exception et jurait avec l’idéal des Algonquins.