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VIE DE PEPIN-LE-VIEUX.

Chunibert, évêque de la ville de Cologne, et par eux vaillamment averti de son devoir, il gouverna, plein de prospérité et d’amour de la justice, tous les peuples qui lui étaient soumis, en telle sorte qu’aucun des rois Francs ses prédécesseurs ne l’avait surpassé en louable renommée. » Puis après avoir parlé des trois femmes et des concubines de Dagobert : « Pépin voyant cela, comme il était plus prudent que tous les autres, très-fécond en bons conseils, et tout rempli de fidélité, il se fit aimer de tous par son amour pour la justice dans lequel il avait conduit Dagobert tant que celui-ci avait pris ses conseils. Et sans mettre jamais pour son propre compte la justice en oubli, ni s’écarter des voies de l’honnêteté, lorsqu’il approchait de Dagobert, il agissait prudemment en toutes choses, et se montrait en tout rempli de circonspection. Les Austrasiens s’armèrent contre lui d’une violente jalousie, tellement qu’ils s’efforcèrent de le rendre odieux à Dagobert, afin qu’il le fît périr ; mais l’amour de la justice, et la crainte de Dieu auquel il s’était dévoué, le délivrèrent du péril. » Et un peu plus loin : « Dagobert étant venu à la ville de Metz, par le conseil des évêques et des grands, éleva son fils Sigebert au trône d’Austrasie, et établit pour gouverneur du royaume l’évêque Chunibert, le duc Adalgise, et Pépin, maire du palais, par les efforts desquels furent, comme on sait, défendus avec succès, contre les Wénèdes, les frontières de l’Austrasie et le royaume des Francs. » Et peu après : « Après la mort de Dagobert, Pépin, maire du palais, et les autres grands d’Austrasie s’étant d’un consentement