Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/129

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arrivèrent ensuite. » L’évêque l’ayant nié, le vicaire, qui était toujours entré dans le secret de ses conseils, nomma l’homme, le lieu et où, comme nous l’avons dit, cet or avait été apporté, et raconta par ordre comment on était convenu alors qu’on ravagerait, ainsi que cela s’était fait, les pays du roi Gontran. Convaincu de ces choses, Ægidius les confessa. Ensuite les évêques qui avaient été appelés ayant entendu tout cela, et soupirant de reconnaître un prêtre du Seigneur coupable de tant de crimes, prièrent qu’on lui accordât l’espace de trois jours, pendant lesquels Ægidius, se recueillant en lui-même, pourrait trouver quelque moyen de se justifier des offenses qui lui étaient imputées. Mais le troisième jour étant venu à luire, ils se rassemblèrent dans l’église, interrogèrent l’évêque, et lui demandèrent de dire s’il avait quelque excuse à donner ; mais il répondit plein de confusion : « Ne tardez pas à prononcer la sentence d’un coupable. Je me reconnais digne de mort, pour le crime de lèse-majesté, parce que j’ai toujours agi contre les intérêts du roi et de sa mère, et que, par mon conseil, ont eu lieu beaucoup de combats qui ont dépeuplé plusieurs pays des Gaules. » Les évêques l’ayant ouï et déplorant l’opprobre de leur frère, après avoir obtenu qu’on lui conservât la vie, le dépouillèrent, d’après la loi canonique, de la dignité du sacerdoce, et il fut condamné à l’exil et conduit dans la ville d’Argentoras, maintenant appelée Strasbourg. On mit à sa place Romulf, fils du duc Loup, et déjà revêtu des honneurs de la prêtrise. Épiphane, vicaire de la basilique de saint Remi, fut privé de ses fonctions. On trouva