Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

revenir pour recevoir sa correction. Lorsqu’il fut arrivé, Amélius, évêque de la cité de Bigorre, ayant levé les yeux sur lui, le reconnaît pour un de ses serviteurs qui s’était enfui de chez lui. Il le reprit, après avoir promis de ne lui point faire de mal, et le ramena dans son pays. On voit continuellement beaucoup de gens induire le peuple des campagnes en erreur par de semblables impostures. C’est d’eux, je pense, que le Seigneur a dit dans l’Évangile : « Il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes, qui feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu’à séduire même ; s’il était possible, les élus[1]. » Mais c’en est assez de ces gens-là, revenons plutôt à notre sujet.

Ennodius, qui administra le duché de Tours et de Poitiers, eut encore le gouvernement d’Aire et des villes du Béarn. Mais les comtes de Tours et de Poitiers, ayant été trouver le foi Childebert, obtinrent qu’on l’écartât. Apprenant qu’il était dépossédé, il se rendit dans les villes dont je viens de parler, et tandis qu’il y était il reçut l’ordre de les quitter ; ainsi rendu à l’oisiveté, il retourna chez lui, et vaqua au soin de ses affaires particulières.

Les Gasconsvi descendirent de leurs montagnes dans la plaine, dévastèrent les villes, les champs, livrèrent les maisons aux flammes, et emmenèrent plusieurs des habitants captifs, avec leurs troupeaux. Le duc Austrovaldvii marcha souvent contre eux, mais ne parvint guères à en tirer vengeance : Les Goths, à cause des ravages que l’année précédente l’armée du roi Gontran avait exercés dans la Septimanie, firent une

  1. Math. ch. 24, v 24.