Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/22

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il s’adressait souvent aux devins et à ceux qui tiraient des sorts, et en demeura trompé.

Le roi Gontran confirma son alliance avec son neveu et la reine. Ils se firent mutuellement des présents, et, après avoir réglé les affaires publiques, ils se donnèrent aussi des festins. Le roi Gontran louait Dieu en disant : « Je te rends des grâces infinies, et Dieu puissant, qui as permis que je visse les fils de mon fils Childebert. Je ne me crois point abandonné de ta majesté, puisque tu m’as accordé de voir les fils de mon fils. » Le roi Childebert reçut Dynamius et le duc Loup, qui lui furent rendus, et le roi Gontran rendit Cahors à la reine Brunehault, et les deux rois, rentrés en paix et en joie, offrant de nouveau leurs grâces à Dieu, après avoir signé les traités, s’être fait des présents et s’être embrassés, retournèrent chacun dans leur cité.

Le roi Childebert, ayant rassemblé une armée, lui ordonna de marcher vers le lieu où se tenaient enfermés Ursion et Bertfried. Il y avait dans le pays de Vaivres un village dominé par une montagne escarpée ; sur la cime de cette montagne on avait construit une basilique en l’honneur du saint et bienheureux Martinxii. On disait qu’il y avait eu aussi là, autrefois, un château ; mais alors les lieux étaient fortifiés, non par les soins des hommes, mais simplement par la nature. Ursion et Bertfried se renfermèrent dans cette basilique avec leurs effets, leurs femmes et leurs serviteurs. L’armée s’étant mise en marche, comme nous l’avons dit, le roi Childebert lui ordonna de se diriger de ce côté ; mais, avant d’arriver jusqu’à eux, cette troupe livra aux flammes