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VIE DE DAGOBERT Ier.

ques d’Austrasie, ainsi que tous les ducs de Sigebert, posant la main sur les reliques sacrées, jurèrent en outre qu’après la mort de Dagobert la Neustrie et la Bourgogne appartiendraient certainement et sans trouble au roi Clovis, tandis que l’Austrasie, égale en étendue et en population, appartiendrait toute entière, avec tout ce qui en avait fait partie jadis, au roi Sigebert qui y régnerait à perpétuité. On en excepta seulement le duché de Dentelin dont les Austrasiens s’étaient emparés à tort, et au sujet duquel on convint qu’il serait rendu aux Neustriens et soumis au roi Clovis. Les Austrasiens furent forcés bon gré mal gré de confirmer ce traité, tant le roi Dagobert leur inspirait de crainte. Il fut pourtant maintenu dans la suite du temps des rois Clovis et Sigebert.

Vers le même temps, le roi Dagobert revint à Paris, et toujours plus pénétré de respect pour les saints martyrs, Denis et ses compagnons, à cause des superbes miracles que le Seigneur opérait chaque jour sur leur tombeau, il donna à leur basilique quelques terrains en dedans et en dehors de la ville de Paris, et lui délégua même une des portes de cette ville, celle qui est située près de la prison de Glaucin, et qu’administrait alors son fermier Salomon, avec tous les droits d’entrée qui s’y payaient, et qui furent perçus par l’église de Saint-Denis, comme auparavant par le trésor du roi. Il confirma à perpétuité cette cession, par un acte signé de son nom et scellé de son sceau.

Vers la même époque il abandonna également aux moines, qui servaient dans ce lieu Dieu et les saints martyrs, le marché annuel qui se tenait auprès de leur monastère après la fête de saint Denis. Par l’acte