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VIE DE DAGOBERT Ier.

et pour en couvrir le toit, huit mille livres pesant du plomb qui lui revenait tous les deux ans sur le produit des mines. Il ordonna que ce plomb serait amené aussi tous les deux ans par les charrois, soit de ses propres domaines, soit de ceux qu’il avait donnés au saint monastère, dont les agens ou les trésoriers furent autorisés à le recevoir. Il voulait couvrir ainsi pieusement la basilique des saints martyrs, afin que, par leur intercession, le Dieu tout-puissant le couvrît lui-même de l’ombre de ses ailes. Il fit dresser de cette donation un acte tel qu’à l’avenir les rois ses successeurs fussent toujours obligés de l’observer.

La quinzième année du règne de Dagobert[1], tous les seigneurs de Gascogne, avec leur duc Amande, se rendirent à Clichy, auprès du roi ; et là, redoutant la colère royale, ils se réfugièrent dans l’église de Saint-Denis. Par respect pour le saint, la clémence du roi Dagobert leur accorda la vie. Ils renouvelèrent alors leurs sermens, promettant d’être à jamais fidèles au roi, à ses fils et au royaume des Francs ; sermens qu’ils violèrent dans la suite, selon leur coutume. Avec la permission du roi, ils retournèrent dans le pays de Gascogne.

Il serait trop long de rapporter dans cet ouvrage combien le roi Dagobert se montrait prudent dans le conseil, sage dans les jugemens, ferme à maintenir la discipline militaire, libéral en aumônes, soigneux de mettre la paix dans les églises, et surtout d’enrichir les monastères des saints. Il faut éviter d’ailleurs de rapporter ici des choses inutiles et qui ennuieraient le lecteur ; il existe de tous ces mérites de glo-

  1. En 636.