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VIE DE DAGOBERT Ier.

donc que notre cher fils, le roi Clovis, confirme cette charte par la signature de son nom, que Dadon la présente, et que nos grands la signent également. » Le roi ayant cessé de parler, d’après son ordre, son fils, le roi Clovis, signa ladite charte, qui lui fut présentée par le référendaire Dadon, et tous les grands qui se trouvaient présens firent comme lui. Ces choses ainsi arrangées, peu de jours après, le 19 janvier[1], le roi très-chrétien Dagobert sortit de ce monde. Une douleur inexprimable remplit soudain le palais, et tout le royaume déplora amèrement sa mort.

Embaumé avec des aromates, il fut transporté, au milieu du concours et des gémissemens des peuples, dans la basilique des saints martyrs qu’il avait, comme nous l’avons dit, magnifiquement ornée d’or, de pierreries, de meubles précieux, et dont il avait fait construire l’enceinte. Il fut très-justement enseveli à la droite de leur tombeau. Il avait donné à leur église et en divers lieux tant et de si grandes richesses, terres et possessions, que sa piété est encore aujourd’hui admirée de beaucoup de gens. Nous n’en parlons pas davantage, de peur d’ennuyer quelques lecteurs. Il y avait institué un chœur perpétuel, à l’instar du monastère de saint Maurice et de celui de saint Martin de Tours ; mais on sait que la faiblesse de l’abbé Ægulf a laissé dépérir cette institution.

L’illustre défenseur de l’église de Poitiers, Ansoald, s’acquittait à cette époque d’une mission du côté de la Sicile. Revenant par mer, il aborda à une petite île où un vénérable vieillard, nommé Jean, menait une

  1. En 638.