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VIE DE DAGOBERT Ier.

Je n’omettrai point d’insérer ici de quelle manière, après la mort du roi Dagobert, ses trésors furent partagés entre ses fils. Pépin, le maire du palais, et les autres ducs Austrasiens qui, jusqu’au dernier jour de Dagobert, avaient été soumis à son pouvoir, voulurent, d’un commun accord, avoir Sigebert pour roi. Pépin et Chunibert resserrèrent fortement et à toujours les liens d’amitié qui les avaient unis auparavant. Attirant à eux avec prudence et douceur tous les grands d’Austrasie, et les gouvernant avec bonté, ils contractèrent aussi avec eux une étroite alliance. Des députés venus alors d’Austrasie demandèrent à la reine Nantéchilde et à Clovis, au nom de Sigebert, la part qui revenait à celui-ci des trésors de son père. Un plaid fut convoqué pour la lui remettre. Chunibert, évêque de Cologne, et Pépin, maire du palais, avec quelques autres grands Austrasiens, envoyés par Sigebert, vinrent à Compiègne, et là, d’après les ordres de Nantéchilde et du roi Clovis, et en présence d’Æga, maire du palais, les trésors du roi Dagobert, de pieuse mémoire, furent apportés et partagés également ; on réserva pour la reine Nantéchilde le tiers de tout ce que Dagobert avait acquis depuis qu’il l’avait épousée. Chunibert et Pépin firent conduire à Metz la portion du roi Sigebert, et là elle lui fut présentée, et on en dressa l’inventaire.

Au bout d’un an environ, Pépin mourut[1], et sa mort ne causa pas une médiocre douleur à tout le monde en Austrasie, car il était chéri de tous, à cause de sa justice et de sa bonté. Æga saisi de la fièvre à

  1. En 639.