Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/378

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femme aveugle ; mais, en s’en allant, ce fut elle qui lui rendit à son tour ce service, et le conduisit. Avant que les moines fussent sortis du couvent pour aller à la rencontre du saint, une jeune fille paralytique était couchée dans le porche : il était bien connu qu’elle avait perdu tout l’usage de ses membres ; dès qu’elle eut entendu le nom du bienheureux Léger, une de ses mains reprit la santé ; quand, au troisième jour, le corps du bienheureux martyr fut arrivé dans le lieu où elle était, ses membres se délièrent, n’eurent plus aucune infirmité, retrouvèrent leur ancienne vigueur, et elle recouvra parfaitement la santé. Ceux qui étaient présens virent ce miracle, et il s’assembla aussitôt une si grande multitude de peuple que les vestibules de l’église pouvaient à peine contenir les troupes de tous les arrivants. Dans ce temps-là, une autre femme, venue de loin, recouvra, en approchant du tombeau du saint martyr, la lumière des yeux qu’elle avait perdue. Un jeune homme et une jeune fille tourmentés par les démons, parvinrent tout tremblants auprès des saintes reliques, et alors se débarrassant des démons, par un vomissement de sang, ils retrouvèrent la santé.

Beaucoup et d’innombrables miracles furent opérés en ces jours par le même martyr : malades, infirmes, aveugles, sourds, muets, paralytiques, boiteux, possédés des démons, tous retrouvèrent par sa puissance une entière santé. Dans la route on pouvait à peine compter le nombre de ceux qui s’employaient à le porter. De nobles matrones offraient des ornemens magnifiques, des manteaux, des voiles ornés tout en or et en soie, dans le seul espoir que