Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/48

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nommés bassins, également ornés de pierreries et d’or, et les envoya au roi d’Espagne par Ébrégésile, qui avait déjà été plusieurs fois en ambassade en ce pays. On vint avertir le roi Gontran de la chose, et lui dire que la reine Brunehault envoyait des présents aux fils de Gondevald. Alors le roi ordonna qu’on fit une garde exacte sur toutes les routes de son royaume, afin que personne ne pût passer sans être examiné. On cherchait donc dans les habits des voyageurs, dans leurs chaussures, dans leurs effets, pour savoir s’ils ne portaient pas de lettres cachées. Ébrégésile, arrivant à Paris avec les présents dont il était chargé, fut pris par le duc Ebrachaire et conduit à Gontran ; le roi lui dit : « Ne suffisait-il pas, ô malheureux, qu’aidant à des projets impudiques tu allasses inviter au mariage Ballomer que vous appelez Gondovald, que mon armée a vaincu, et qui voulait réduire mon royaume sous sa puissance ? Maintenant vous envoyer des présents à ses fils pour les faire revenir dans les Gaules, afin de me mettre à mort. Tu n’iras donc point où tu veux, mais, tu mourras de mort violente, parce que la mission dont tu es chargé est contraire à notre race. » Celui-ci nia ce qu’on lui imputait, et dit que ces paroles ne pouvaient s’adresser à lui, mais qu’il allait porter ces présents à Reccared qui devait épouser Clodosinde, sœur du roi Childebert. Le roi crut à ce qu’il disait et le relâcha. Il poursuivit avec les présents son chemin vers le lieu où il était envoyé.

Le roi Childebert sur une invitation de Sigebert, évêque de la ville de Mayence [Mouzonxxxiv], se décida à célébrer dans cette ville, le jour de Pâques. Son fils Théode-