Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/76

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de vous qui, par la volonté du Christ, me survivront dans leur apostolat ; et, ce que je n’ai pu faire moi-même, je me prosterne par cette épître à vos pieds que j’embrasse, et au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et du jour redoutable du jugement, afin que lorsque vous y serez présentés, il ne s’élève pas contre vous comme un tyran, mais vous couronne ainsi qu’un roi légitime, je vous conjure que si, ce que je ne crois pas qu’il arrive, après ma mort par hasard, une personne quelconque, soit l’évêque du lieu, soit un délégué de l’autorité du prince, ou quelqu’autre que ce fût, tentait de porter le trouble dans la congrégation par des suggestions malveillantes ou par des procédés judiciaires, voulait violer la règle ou instituer une autre abbesse que ma sœur Agnès, consacrée par la bénédiction du bienheureux Germain, en présence de ses confrères ; ou s’il s’élevait dans la communauté même des murmures, pour obtenir quelque changement, ce qui est impossible ; ou bien si une personne quelconque, ou le pontife du lieu, voulait prendre sur le monastère et sur ses affaires plus d’autorité que n’en auraient eu durant ma vie les évêques ses prédécesseurs, ni aucune autre personne ; si l’on voulait établir quelque nouveau privilège, ou si quelqu’un contre la règle voulait enlever au monastère quelqu’une des choses qui m’ont été données par mon très excellent seigneur Clotaire, ou mes très excellents seigneurs les rois ses fils, et dont, avec la permission du très excellent seigneur Clotaire, imprimée en ses lettres patentes, j’ai transféré la propriété au monastère, duquel titre j’ai obtenu la confirmation par l’autorité