Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/157

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servitude, lui donna des terres en propre, dans lesquelles il vécut libre le reste de ses jours avec sa femme et ses enfans.

Sigewald, qui habitait l’Auvergne, y faisait beaucoup de mal, car il envahissait les biens de plusieurs ; et ses serviteurs ne s’épargnaient pas le vol, l’homicide, et divers crimes qu’ils commettaient par surprise et personne n’osait murmurer contre eux. Il arriva que, par une audace téméraire, il s’empara du domaine de Bolgiac xxvii [Boughat], que le béni Tétradius xxviii, évêque, avait laissé à la basilique de Saint-Julien. Aussitôt qu’il fut entré dans la maison, il perdit la raison, et se mit au lit. Alors, par le conseil du prêtre, sa femme le plaça dans un chariot, pour le transporter dans une autre demeure, où il reprit la santé ; et, arrivant à lui, elle lui raconta ce qui s’était passé ; ce qu’ayant entendu, il fit un vœu au saint martyr de rendre le double de ce qu’il avait pris. J’ai rapporté cet événement dans le livre des miracles de saint Julien [chap. XIV].

Denis [Dinilius], évêque de Tours, étant mort, Ommatius gouverna l’église pendant trois années : il avait été nommé par l’ordre du roi Clodomir, dont nous avons parlé ci-dessus. Lorsqu’il passa de cette vie à l’autre, Léon administra pendant sept mois. C’était un homme très adroit, et habile dans la fabrique des ouvrages de charpente. Après sa mort, les évêques Théodore et Procule, venus de Bourgogne, et nommés par la reine Clotilde, gouvernèrent trois ans l’église de Tours. Eux morts, ils furent remplacés par Francille, sénateur. La troisième année de son épiscopat, tandis que les peuples célébraient la brillante nuit de Noël, le