Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/163

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qu’il avait avec lui ; mais Théodebert, comme il l’avait tenu sur les fonts de baptême, ne voulut pas le faire périr. Il lui donna même à lire les lettres envoyées par son père : « Fuis, lui dit-il, car j’ai reçu de mon père l’ordre de te tuer ; lorsqu’il sera mort et que tu apprendras que je règne, tu reviendras à moi sans crainte. » Ce qu’ayant entendu, Giwald lui rendit grâces, lui dit adieu et s’en alla.

Théodebert faisait alors le siége de la ville d’Arles, dont les Goths s’étaient emparés. Giwald s’enfuit dans cette ville ; mais, ne s’y croyant pas fort en sûreté, il se rendit en Italie et y demeura. Tandis que ces choses se passaient, on vint annoncer à Théodebert que son père était dangereusement malade, que, s’il ne se hâtait pour le trouver encore en vie, il serait dépouillé par ses oncles, et qu’il ne fallait pas qu’il poussât plus avant. À ces nouvelles, Théodebert quitta tout, et partit pour aller vers son père, laissant en Auvergne Deutérie et sa fille. Théodoric mourut quelques jours après l’arrivée de son fils, dans la vingt-troisième année de son règne[1] [en 534] ; Childebert et Clotaire s’élevèrent contre Théodebert, et voulurent lui enlever son royaume, mais il les apaisa par des présents, et défendu par ses Leudes, il fut établi sur le trône. Il envoya ensuite en Auvergne pour en faire venir Deutérie, et s’unit à elle en mariage.

Childebert, voyant qu’il ne pouvait le vaincre, lui envoya une ambassade pour l’engager à venir le trouver, lui disant : Je n’ai pas de fils, je désire te prendre pour fils. Et Théodebert étant venu, il l’enrichit de tant de présents que cela fit l’admiration de tout le

  1. En 534.