Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/207

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Le roi pleura sa mort, puis épousa Frédégonde quelques jours après. Alors ses frères, ayant entendu dire que c’était par son ordre que sa femme avait été tuée, le chassèrent de son royaume. Chilpéric avait trois fils d’Audovère sa première femme, savoir, Théodebert, dont nous avons parlé, Mérovée et Clovis. Mais poursuivons les récits commencés.

Les Huns s’efforçaient de rentrer de nouveau dans les Gaules xxix. Sigebert marcha contre eux à la tête d’une armée et accompagné d’une grande multitude d’hommes vaillants ; mais, au moment du combat, les Huns, habiles dans l’art de la magie, firent paraître à leurs yeux divers fantômes et les vainquirent entièrement. L’armée de Sigebert ayant été mise en fuite, lui-même fut retenu prisonnier par les Huns ; mais, comme il était agréable d’esprit et plein d’adresse, il vainquit par les présents ceux qu’il n’avait pu vaincre par la force des combats, et ses libéralités engagèrent le roi des Huns à convenir avec lui que, durant le reste de leur vie, ils ne se feraient plus la guerre ; ce qu’on a pensé avec juste raison devoir tourner à la louange de Sigebert plutôt qu’à sa honte. Le roi des Huns fit aussi beaucoup de présents au roi Sigebert ; on l’appelait le Chagan xxx, ce qui est le nom de tous les rois de cette nation[1] xxxi.

Le roi Sigebert, désirant s’emparer de la ville d’Arles, ordonna aux habitants de l’Auvergne de se mettre

  1. Ces prétendus Huns étaient les Avares, peuple venu du plateau du Tibet, et qui, après avoir erré longtemps en Germanie, fonda enfin, dans la Valachie, la Moldavie et la Hongrie, un royaume qui subsista 230 ans. Ce fut dans la Thuringe, entre l’Elbe et la Saal, que Sigebert leur fit la guerre.