Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/219

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Christ, de ce que tu m’as permis de pouvoir fouler ce toit après la mort du très détestable Nicet. » Au moment où ces paroles sortaient de sa bouche, comme il se tenait debout, la force manqua à ses pieds, il tomba sur la terre, fut écrasé et mourut.

Tandis que l’évêque et sa femme agissaient ainsi en beaucoup de choses contre la raison, un saint apparut à quelqu’un pendant son sommeil et lui dit : « Va et dis à Priscus qu’il amende sa mauvaise conduite et que ses œuvres deviennent meilleures ; dis aussi au prêtre Martin xliv : parce que tu consens à ces œuvres, tu seras châtié, et si tu ne veux te corriger de ta perversité, tu mourras. » Celui-ci s’éveillant alla parler à un diacre et lui dit : « Va, je t’en prie, toi qui es ami dans la maison de l’évêque, et dis ces choses soit à l’évêque, soit au prêtre Martin. » Le diacre promit de le dire ; mais, changeant de pensée, il n’en voulut pas parler. La nuit, comme il était endormi, le saint lui apparut disant : Pourquoi n’as-tu pas été dire ce que t’avait dit l’abbé ? Et il commença à lui frapper le cou à poings fermés. Le matin arrivé, celui-ci, la gorge enflée et sentant de grandes douleurs, s’en alla vers ces hommes et leur dit tout ce qu’il avait entendu, mais eux s’en inquiétant fort peu dirent que c’était une illusion du sommeil. Le prêtre Martin alors malade de la fièvre, entra en convalescence ; mais comme il continuait à parler en homme à la dévotion de l’évêque, et s’unissait à ses mauvaises actions et aux blasphèmes qu’il vomissait contre le saint, il retomba dans sa fièvre et rendit l’esprit.

Peu de temps après saint Nicet, mourut plein de jours saint Friard, homme éminent en sainteté, grand