Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/221

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gagneur de batailles, et, ce qui surpasse toutes ces vertus, très-véritable chrétien.

Le roi Sigebert envoya à l’empereur Justin, le Franc Warinaire et Firmin l’Auvergnat pour lui demander la paix. Ils allèrent sur des vaisseaux, et arrivant à Constantinople, après s’être entretenus avec l’empereur, obtinrent ce qu’ils demandaient. L’année suivante, ils revinrent dans la Gaule. Ensuite la ville d’Antioche en Égypte, et Apamée en Syrie xlviii, ville considérable, furent prises par les Perses et leurs peuples emmenés en captivité. La basilique de saint Julien martyr à Antioche, fut brûlée par un terrible incendie. Les Persarméniens xlix vinrent, avec une grande quantité de tissus de soie, trouver l’empereur Justin, pour lui demander son amitié, racontant que l’empereur des Perses était irrité contre eux, car il était venu dans leur pays des envoyés de sa part, disant : « L’empereur est inquiet de savoir si vous gardez fidèlement l’alliance que vous avez faite avec lui. » Eux ayant répondu qu’ils observaient sans y manquer tout ce qu’ils avaient promis, les envoyés dirent : « La fidélité de votre amitié paraîtra en ceci que vous adorerez comme lui le feu qui est l’objet de son culte. » Le peuple ayant répondu que jamais il n’en ferait rien, l’évêque qui était présent dit : « Quelle divinité y a-t-il dans le feu pour qu’on nous demande de l’adorer ? Le feu que Dieu a créé pour l’usage de l’homme, qui s’enflamme quand on lui donne des aliments, que l’eau éteint, qui brille quand on l’approche, et s’amortit si on le néglige. » Comme l’évêque poursuivait ce discours et d’autres semblables, les envoyés, transportés de fureur, l’accablèrent d’in-