Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/251

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ridiction quinze paroisses qui avaient été d’abord occupées par quelques Goths, et que réclamait maintenant Dalmate, évêque de Rodez. Lorsque Munderic fut parti, les habitants de Langres demandèrent pour évêque Silvestre, mon parent et celui du bienheureux Tétrique, et ils le demandèrent à l’instigation de mon frère. Le bienheureux Tétrique étant sorti de ce monde, Silvestre fut tonsuré et ordonné prêtre, et prit possession de tout ce qui dépendait de cette cathédrale, puis se prépara à partir pour Lyon, pour y recevoir la consécration épiscopale. Mais, attaqué depuis longtemps d’épilepsie, il fut en ce temps saisi de cette maladie ; et plus cruellement privé de ses sens qu’il ne l’avait encore été, fut deux jours sans relâche à pousser des mugissements, et le troisième jour rendit l’esprit. Alors Lampade, qui avait été dépouillé, comme nous l’avons dit, de ses dignités et de ses revenus, se joignit, en haine du diacre Pierre, mon frère, avec le fils de Silvestre, lui persuadant et affirmant que son père avait péri par les maléfices de celui-ci. Le fils de Silvestre, jeune d’âge et léger d’esprit, s’irrita contre le diacre Pierre et l’accusa en public de ce parricide. Aussitôt que Pierre eut entendu cette accusation, il porta sa cause devant l’évêque saint Nicet, oncle de ma mère xvi, et se rendit à Lyon ; là, en présence de l’évêque Syagrius xvii, de beaucoup d’autres prêtres et des principaux séculiers, il prêta serment qu’il n’avait jamais eu part à la mort de Silvestre. Mais deux ans après le fils de Silvestre, excité de nouveau par

    territoire montagneux placé entre Millau et Lodève, et qu’on appelle encore l’Arsat on le Larsat.