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Dieu, ceux qui avaient la foi obtinrent à son tombeau une grande quantité de miracles ; en sorte que ce qu’on y demandait avec justice y était aussitôt accordé. Celui qui voudra s’enquérir avec soin et exactitude des miracles opérés par son corps, les trouvera tous dans sa vie, composée par le prêtre Fortunat.

Cette même année, mourut encore le reclus Caluppa : il avait été religieux dès son enfance. Étant entré au monastère de Mélite[1] xxii, dans le territoire d’Auvergne, il se fit remarquer des frères par une grande humilité, comme nous l’avons écrit dans le livre de sa vie [Vie des Pères, c. II].

Il y eut aussi dans le territoire de Langres un reclus nomme Patrocle, élevé aux honneurs de la prêtrise, homme d’une admirable sainteté et piété, et d’une grande abstinence, souvent tourmenté de diverses incommodités que lui causait le jeûne : il ne buvait, ni vin ni bière, ni rien de ce qui peut enivrer, mais seulement de l’eau un peu adoucie de miel. Il n’usait d’aucune espèce de ragoût, mais se nourrissait de pain trempé dans l’eau, et parsemé de sel. Jamais ses yeux ne s’appesantirent par le sommeil xxiii : il était assidu à l’oraison, et lorsqu’il l’interrompait quelque peu, lisait ou écrivait. Il guérissait souvent par ses prières des fiévreux tourmentés de pustules ou d’autres maladies. Il se manifesta par beaucoup d’autres miracles qu’il serait trop long de raconter en détail. Il portait toujours un cilice à nu sur son corps. À quatre-vingts ans, il quitta ce monde, et alla trouver le Christ. Nous avons écrit un livre de sa vie [Vie des Pères, c. IX].

Et comme notre Dieu a toujours daigné glorifier ses prêtres, j’exposerai ici ce qui arriva cette année aux Juifs

  1. On ignore la position de ce monastère