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que la vie d’Hospitius avait été écrite par beaucoup d’autres[1] xxii.

En ce temps mourut Ferréole [Ferreolus], évêque d’Uzès, homme d’une grande sainteté, plein de sagesse et d’intelligence, qui avait composé quelques livres d’épîtres xxiii à la manière de Sidoine [Apollinaire]. Après sa mort, par le moyen de Dynamius, gouverneur de cette province xxiv, Albin xxv [Albinus], ex-préfet, obtint l’épiscopat sans le consentement du roi ; et tandis que l’affaire de son renvoi s’agitait encore, il mourut après une jouissance de trois mois. Jovin [Jovinus], qui avait été autrefois gouverneur de la province, fut, par les ordres da roi, élevé à cet épiscopat ; mais il fut prévenu par le diacre Marcel [Marcellus], fils du sénateur Félix, qui, ayant convoqué le clergé de la province, fut sacré évêque par le conseil de Dynamius. Jovin voulant ensuite le chasser par force, Marcel se renferma dans la ville et tâcha de se défendre par le courage. Mais n’étant pas assez fort, il obtint la victoire par des présents xxvi.

Alors mourut aussi à Angoulême le reclus Éparque xxvii [Eparchius], homme d’une éclatante sainteté, par le moyen duquel Dieu manifesta un grand nombre de miracles, desquels je passerai plusieurs sous silence, et me contenterai d’en raconter quelques-uns. Il était natif de la ville de Périgueux ; mais s’étant mis en religion, il fut fait clerc, et vint à Angoulême où il se bâtit une cellule, et ayant rassemblé un petit nombre de moines, il se livrait assidûment à l’oraison ; si on lui apportait de l’or ou de l’argent, il l’employait, soit

  1. On voit encore, dans la cathédrale de Nice, le tombeau de cet hermite ; la tour qu’il habitait était située sur une petite péninsule à une lieue environ de Nice, et qui porte aujourd’hui le nom de San Sospir.