Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/387

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qui règne dans les cieux, avec une gloire égale à celle de son Père ? Confessons donc le Christ Fils de Dieu pour le vrai Dieu, et reconnaissons que puisqu’ils n’ont qu’une seule divinité, ils n’ont qu’une seule et même gloire. » Après cela, je me tus et terminai la discussion. L’envoyé se rendit vers le roi Chilpéric, et après lui avoir offert les présents que lui envoyait le roi d’Espagne, il retourna dans son pays.

Le roi Chilpéric ayant appris que son frère Gontran avait fait la paix avec Childebert son neveu, et qu’ils voulaient se réunir pour lui reprendre les villes qu’il leur avait enlevées de force, se réfugia avec tous ses trésors dans la ville de Cambrai et y emporta avec lui tout ce qu’il avait de meilleur. Il envoya des messagers aux ducs et comtes des cités, pour les engager à réparer les murs des villes, à renfermer leurs effets ainsi que leurs femmes et leurs filles sous l’abri des remparts, et à se défendre courageusement si la nécessité l’exigeait, de manière à ce que l’ennemi ne pût leur faire de mal. Il ajoutait : « Et si vous perdez quelque chose, lorsque nous reviendrons à prendre vengeance de nos ennemis, vous en reprendrez davantage. » Mais il ne savait pas que la victoire est dans la main de Dieu. À plusieurs fois ensuite, il mit son armée en marche, puis il lui ordonna de se tenir en repos dans ses frontières. Dans ces jours-là il lui était né un fils qu’il fit nourrir dans sa maison de Vitry lxxxiii, « de peur, dit-il, que s’il était vu en public, il ne lui arrivât quelque mal et qu’il ne mourût. »

Le roi Childebert alla en Italie, ce qu’apprenant