Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/389

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pes de moindre valeur, mais plus nombreuses. Le roi Leuvigild connaissant sa ruse se fatiguait la tête à délibérer disant : « Si je vais contre lui avec toute mon armée réunie eu un seul corps, elle sera cruellement accablée des traits de l’ennemi ; si je n’y vais qu’avec un petit nombre de soldats, je ne pourrai vaincre cette troupe d’hommes vaillants : ainsi donc j’irai avec tous. » Et, marchant vers le lieu où étaient réunis ces vaillants hommes, il les défit, et brûla le château, comme on l’a déjà raconté lxxxviii. Cette victoire obtenue, il apprit que le roi Miron venait contre lui à la tête d’une armée ; l’ayant environné, il exigea de lui le serment de lui être fidèle à l’avenir. Ils se firent des présents mutuels, après quoi chacun retourna chez soi. Mais Miron retourné dans son pays, se mit au lit peu de jours après, et mourut [En 582]. Sa maladie était venue des mauvaises eaux et de l’insalubrité de l’air de l’Espagne. Après sa mort son fils Euric sollicita l’amitié du roi Leuvigild, et lui ayant, comme son père, prêté serment, régna sur le royaume de Galice. Mais, dans l’année, son beau-frère Audica, qui était fiancé à sa sœur, vint avec une armée, le prit, le fit clerc et ordonna qu’on lui imposât les honneurs du diaconat ou de la prêtrise. Puis, ayant pris pour femme la veuve de son père [Sisegonthe], il obtint le royaume de Galice lxxxix. Leuvigild prit son fils Erménégild et l’emmena avec lui à Tolède, puis le condamna à l’exil, mais il ne put tirer sa femme des mains des Grecs.

Les sauterelles qui depuis cinq ans ravageaient la province de la Manche, passèrent, cette année, en suivant la grande route, dans une autre province voisine de celle-ci. Elles couvraient en longueur un espace