Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/281

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S’il agit avec justice (rectè), il possède légitimement le nom de roi ; s’il agit avec injustice, il le perd misérablement. Nos pères disaient donc avec raison : rex ejus eris si recta facis ; si autem non facis, non eris. Les deux principales vertus royales sont la justice et la vérité (la science de la vérité, la raison).

« La puissance royale est tenue, comme la totalité des peuples, au respect des lois… Obéissant aux volontés du ciel, nous donnons, à nous comme à nos sujets, des lois sages auxquelles notre propre grandeur et celle de nos successeurs est tenue d’obéir aussi bien que toute la population de notre royaume…

« Dieu, le créateur de toutes choses, en disposant la structure du corps humain, a élevé la tête en haut, et a voulu que de là partissent les nerfs de tous les membres. Et il a placé dans la tête le flambeau des yeux afin que de là fussent vues toutes les choses qui pouvaient nuire. Et il a établi le pouvoir de l’intelligence, en le chargeant de gouverner tous les membres et de régler sagement leur action… Il faut donc régler d’abord ce qui regarde les princes, veiller à leur sûreté, protéger leur vie, et ordonner ensuite ce qui touche les peuples, de telle sorte qu’en garantissant, comme il convient, la sûreté des rois, on garantisse en même temps et d’autant mieux celle des peuples. [1] »

Mais, dans le système de la royauté religieuse, s’introduit presque toujours un autre élément que la royauté elle-même. Un pouvoir nouveau prend place à

  1. Forum judicum, tit. 1, l. 2 ; tit. 1, l. 2, l. 4.