Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en un mot, la Chambre des communes s’acquittait dès-lors de sa mission avec beaucoup d’énergie, de persévérance, et posait tous les principes qui sont devenus la base de la constitution d’Angleterre.

Après les Plantagenet, et surtout sous les Tudor, la Chambre des communes, ou plutôt le parlement tout entier se présente sous un autre aspect. Il ne défend plus les libertés individuelles aussi bien que sous les Plantagenet. Les détentions arbitraires, les violations des droits privés deviennent beaucoup plus fréquentes, sont plus souvent passées sous silence. En revanche le parlement tient, dans le gouvernement général de l’État, beaucoup plus de place. Pour changer la religion du pays, pour régler l’ordre de succession, il fallait à Henri VIII un appui, un instrument public ; ce fut du parlement, et surtout de la Chambre des communes qu’il se servit. Elle avait été sous les Plantagenet un instrument de résistance, une garantie des droits privés ; elle devint sous les Tudor un instrument de gouvernement, de politique générale ; en sorte qu’à la fin du seizième siècle, quoiqu’elle eût servi ou subi à peu près toutes les tyrannies, cependant son importance s’était fort accrue ; son pouvoir était fondé, ce pouvoir sur lequel repose, à vrai dire, le gouvernement représentatif.

Quand on regarde donc à l’état des institutions libres de l’Angleterre à la fin du seizième siècle, voici ce qu’on trouve : 1º des maximes, des principes de liberté qui avaient été constamment écrits, que le pays et la législation n’avaient jamais perdus de