Page:Guizot - Histoire générale de la civilisation en Europe, 1838.djvu/375

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recherchèrent l’appui de la réforme populaire. Les deux partis s’unirent pour lutter contre le pouvoir absolu dans l’ordre temporel et dans l’ordre spirituel, pouvoir concentré tout entier entre les mains du roi. C’est là l’origine et le sens de la révolution anglaise.

Elle fut donc essentiellement vouée à la défense ou à la conquête de la liberté. Pour le parti religieux c’était un moyen, pour le parti politique un but ; mais pour tous les deux c’était de liberté qu’il s’agissait, et ils étaient obligés de la poursuivre en commun. Il n’y a pas eu, entre le parti épiscopal et le parti puritain, de véritable querelle religieuse ; la lutte ne s’est guère engagée sur les dogmes, sur l’objet de la foi proprement dite ; non qu’il n’y eût entre eux des différences d’opinion très-réelles, très-importantes même et de grande conséquence ; mais ce n’était pas là le point capital. La liberté pratique était ce que le parti puritain voulait arracher au parti épiscopal ; c’était pour cela qu’il luttait. Il y avait bien aussi un parti religieux qui avait un système à fonder, des dogmes, une discipline, une constitution ecclésiastique à faire prévaloir ; c’était le parti presbytérien : mais, quoiqu’il y travaillât de son mieux, il n’était pas en mesure de se livrer en ce point à tout son désir. Placé sur la défensive, opprimé par les évêques, ne pouvant rien sans l’aveu des réformateurs politiques, ses alliés et ses chefs nécessaires, la liberté était pour lui l’intérêt dominant ; intérêt général, pensée commune de tous les partis qui concouraient au mouvement, quelle que fût leur diversité. À prendre les choses dans leur ensemble,