Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/266

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a voué, à cette situation, le gouvernement du roi : le fait s’est passé ainsi.

En oubliant ce fait, en épousant un parti, en se considérant comme le chef exclusif de certains intérêts, de certaines passions, notre gouvernement fait donc toute autre chose que ce qu’ont fait ailleurs des gouvernemens placés, dès l’abord, dans une position différente. Ceux-ci ont marché selon leur impulsion primitive. En les imitant chez nous, le pouvoir quitte son premier terrain, abandonne la route où sa destinée l’avait fait entrer, et se livre à une impulsion non seulement nouvelle, mais contraire.

Je sais de quoi on va s’armer. On cherchera, dans ce que j’ai pu dire ailleurs, des idées, des paroles qu’on essaiera de mettre en contradiction avec ce que je dis aujourd’hui. On me reprochera d’avoir aussi parlé de partis irréconciliables, d’intérêts distincts et ennemis. On me demandera de quel droit je réclame la justice, après avoir proclamé la guerre.

Misérable subterfuge qui accuse l’intelligence ou la bonne foi de ceux qui tenteraient de s’en servir !

Oui, il y a eu, il y a encore en France, une véritable lutte d’intérêts distincts et opposés. Oui, la