Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/269

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qu’elle a clos, et l’avenir qu’elle promet, c’est la justice et toujours la justice que nous soutenons, qu’il s’agisse d’intérêts généraux ou de droits individuels, des rapports du pouvoir avec les masses ou de ceux des individus avec le pouvoir, de politique à suivre, ou de justice à rendre, nous professons les mêmes principes, nous parlons le même langage, c’est partout la justice que nous, réclamons.

Le moyen le plus sûr de hâter ses progrès dans la politique générale, c’est de la pratiquer avec rigueur à l’égard des droits individuels et devant les tribunaux. Rien ne corrompt l’esprit des peuples comme une administration partiale de la justice criminelle. Rien n’échauffe les passions et les haines de parti comme le spectacle de l’iniquité dans les procédures et les jugemens. Voulez-vous que les citoyens s’accoutument à respecter réciproquement leurs intérêts et leurs droits ? qu’ils aient sous les yeux un exemple continuel de ce respect dans le sanctuaire où tous les droits et tous les intérêts viennent chaque jour aboutir ? Là tout est réel, vivant, facile à saisir ; là, il ne s’agit point de prononcer sur des questions immenses, et d’après des considérations plus ou moins vagues et compliquées. Que tous les hommes